L'humanité au pluriel

Publié le par Jean José Marchand


Bertrand JORDAN

L’humanité au pluriel

Ed. du Seuil – 227 pages, 19 euros

 

            Un livre d’une parfaite bonne foi, mais qui donne l’impression que l’auteur a été gêné aux entournures. Il est très difficile de parler de parler de races à cause d’une loi (ambiguë et contraire à la Constitution). L’auteur pense peut-être que le mot « racisme » ayant pris le sens d’ « inégalitaire » ou de « xénophobe », il vaut mieux s’en passer et le remplacer par « groupe ». Car les groupes existent bien en science et M. Jordan écrit, après bien des circonlocutions dont le lecteur l’excuse pleinement que :

            1°) il y a des « groupes de descendance » au sein de l’espèce humaine ; ces groupes correspondent très grossièrement à des aires géographiques ; qu’on peut en analysant les gènes mitochondriaux et le chromosome Y voir apparaître des populations semblables à d’autres groupes qui n’ont pas émigré du « lieu d’origine » (depuis 10 000 000 ans environ) ; ces groupes forment des buissons assez compacts (malgré des métissages) qui correspondent à peu près à ce qu’on appelle actuellement « Européens », « Noirs » et « Asiatiques ». C'est-à-dire  ce que les géographies d’avant 1900 nommaient « Blancs et Arabes », « Noirs »  et « Jaunes et Indiens d’Amérique ». Donc le sens commun, malgré de graves erreurs, n’avait pas entièrement tort.

            2°) ces groupes ne sont pas des races au sens où l’était l’homme de Neandertal (dont on pense qu’il pouvait se croiser avec l’homme de Cro-Magnon – nous – hypothèse sans preuve pour le moment, comme le chien-loup peut se croiser avec le cocker, voir le scott-terrier.)

            3°) ces groupes biologiques ont des maladies spécifiques, venant sans doute de croisements répétés, maladies qu’on ne trouve pas dans les autres groupes.

            4°) certaines aptitudes que l’on constate empiriquement chez certains groupes (par exemple l’aptitude à la course de fond chez les Abyssins et les Berbères ou à la course de vitesse chez les Bantous (déportées en Amérique ou vivant toujours en Afrique occidentale) sont en cours d’observation scientifique ; sur ce point, il faut être très prudent.

            Pour le moment, on en est là. Bien entendu, certains faits de civilisation (par exemple l’habitude du commentaire des « Livres » chez les Juifs) n’ont aucune espèce de rapport avec la génétique.

            Il n’en reste pas moins qu’une voie est ouverte ; déjà les lois sur l’égalité sont « combattues » par l’exaltation de la « différence », elle-même divergeant d’avec la loi « contre la discrimination ». La science finira par détruire tous les préjugés, de tous les partis.

            Jean José Marchand

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